DIETER BEYELSCHMIDT
WHEN LARKS SMOKE CIGARS

2023
Full HD color video, 2-ch sound, 7:05 min [➚]

Writer · Director · VFX · Editor : Dieter Beyelschmidt
Camera · Sound : Rosy Beyelschmidt


„We are all born originals – why is it so many of us die copies?“ formulierte einst der engl. Poet Edward Young. Warum nun sterben viele Menschen als Kopien, haben also ihre Ursprünglichkeit, eben ihre empathische Seinsgrundlage, verloren, sie auch nicht wiedererlangt?
Nachdem wir bei der Geburt den Zug verlassen und ins wahre Leben umsteigen durften, wird das Leben eine Frage der Komposition; ein Klanggefüge im Sinne einer Aneinanderreihung vertikaler Zustände. Erfahrungen und Erlebnisse finden ihre Eingliederung in ein Schema ohne eine gegeben fällige Prüfung oder ein Gegensteuern der manipulativen Pulse. Das charakteristische Merkmal der zeitgenössischen Menschheit ist es, ständig Bildschirme zu durchqueren. Alle Arten von Illusionen und Phantasien dienen zur Selbsterzeugung. Sie ermöglichen neue Formen der Präsenz und Zirkulation. Die Selbsterzeugung erfährt eine Befeuerung, wie durch den Typus einer zigarrenrauchenden Person, welche für Stärke, Kontrolle, Einfluss, Regeln, Vorherrschaft und Energie steht.
Beeinflussungsmechanismen evozieren Affekte und dienen als Mittel derselben und wurde maßgeblich durch Sigmund Freud, in Bezug auf ihre Funktion in der psychoanalytischen Theorie und Praxis, belegt. So werden u.a. kritische Sachverhalte unter Zuhilfenahme von Autoritätsargumentationen unterminiert.
Der unschlüssige Denker möge der Lerche als Überbringer von Botschaften aus der geistigen Welt mit ihrem Energie- und Wissensspeicher, mit Vorsicht entgegen treten, denn sie nutzt ihre Manipulationstechniken mit großem Geschick.

• Katalog / Text:
XXVIIe Rencontres Internationales Traverse, Toulouse, FR, en mars 2024 – Art expérimental

Quand l’alouette fume le cigare ou comment engager dans un périple étrange, dans la perplexité. Le film y parvient sans jamais inviter d’autres oiseaux qu’un corbeau au détour du collage qu’il compose en mouvement, superposition, colorisation par fragments, très gros plans d’objets inattendus ou plans accélérés et zénithaux de foule.

Son incipit y mène en tempo plus que rapide, sur des rails, avant une porte de compartiment avec sa poignée spécifique, un œil en TGP occupant le champ, un sol pavé avec superposition de matières et poursuivant l’hétérogénéité des poils érectiles sur un bras ou du beurre fondant. Suivent sans attendre, l’eau limitée ou en remous maritimes écumeux avant le terrestre où se croisent des corps détourés par des lumières en halo, les lieux humains.

La bande son adopte le même croisement, les passages de sons topiques à des bruitages plus indistincts voire des enregistrements de fragments de mots, réitérés en scansion en sa fin.

Le montage rapide s’enrichit des choses du monde toujours revues et corrigées, sans pause. Il compose, ainsi, les méandres du souvenir et après les choses vues, la suite s’enrichit d’écho pictural ou sculpturaux, de la Renaissance italienne au tympan roman français, des rassemblements muséaux de plusieurs sculptures ou d’une seule grecque désignée par une main. Il ne néglige pas le cinéma en abyme avec la pellicule tendue sur le cabestan et ce fragment – footage d’une séance d’hypnose ? Avec musique dramatisante ou du moins de manipulation d’une jeune fille dolente au regard perdu du début du siècle dernier et qui rapproche plus encore de Freud, lui aussi retenu dans ce maelstrom filmique.

Cependant que le psychanalyste bénéficie de plusieurs plans avec mouvement de son bras par superposition de plans,… et l’alouette est sans doute à trouver en ses écrits. Alors chercher le pourquoi de ce passereau et trouver cette boîte à tabac au Musée Québécois, sur l’étiquette de laquelle l’oiseau bigarré fume le dit tabac ; par ailleurs apprendre que les Larks étaient des cigarettes marque Philip Morris ce qui reste anecdotique. Ce qui ne satisfait pas au-delà du plaisir de la trouvaille, en revanche, l’inscription de Freud fumant son cigare dans la rue où déambulent des femmes au vêtement colorié, entraîne vers le verbe, la parole, les liens de mots/d’images. Elle entraîne vers ce que l’on attribue à l’oiseau qui peut s’élever comme une flèche et se laisser retomber, qui fait son nid sur la terre et devient ainsi médiatrice du terrestre et du céleste. Oiseau de bon augure, plein d’élan, il est retenu dans de nombreuses expressions comme "S'éveiller, se lever au chant de l'alouette" mais aussi le "miroir aux alouettes", trompe-l’œil apte à attirer et tromper, précisément, ces personnes pleines de désir du faire, innocentes, près du ciel et dès lors, susceptibles d’être facilement trompées et surtout, elle est retenue par Freud, dans L’interprétation des Rêves, argumentant que si un oiseau est entendu dans le sommeil, le dormeur réagit toujours comme si c’est un chant de rossignol, oiseau du soir, car « […] si c’était l’alouette, la nuit d’amour serait finie ». Il entraîne ainsi sa thèse selon laquelle « la censure s’exerce d’une manière absolue et ne laisse passer que les interprétations qui s’accordent avec le désir de dormir ».

Et si le renversement était autre, que faire fumer l’alouette la transformait totalement, et que le miroir aux alouettes, serait à lire à l’envers, avec les alouettes non plus trompées mais trompeuses...que le périple auquel invite Dieter Beyelschmidt apprendrait à faire soi-même son chemin.

Simone Dompeyre (Directrice Artistique)